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Fugitive
Fugitive
14 février 2008

La rive, le rêve, l'éveil

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"L'autre rive ! Avant tout, on doit apprendre à oublier qu'il existe une autre rive. Car la rive est toujours là quand c'est nécessaire. De même que dans le rêve, le moyen d'éviter l'anéantissement, c'est de se réveiller, dans un voyage sous-marin, le rivage est toujours là à propos, dès qu'on a décidé de s'en sortir. La folie ne survient que lorsqu'on n'est pas certain d'en être capable. La mort qui nous attend tous est l'amnésie qui afflige inévitablement le rêveur qui refuse de se réveiller au moment crucial."

Extrait du "Pont de Brooklyn" dans L'oeil qui voyage, de Henry Miller, 1939.

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Commentaires
F
Merci Max, pour ce poème soufi si juste et surtout pour ces images partagées avec une émotion qui se grave en nous comme en toi. Et puis, je suis très heureuse de pouvoir te situer sur une carte du monde, fugitivement... <br /> <br /> "Rêves réversibles", TooBanal ; "trait d'union qui réconcilie le passé et le présent", Damien ; "envers inversés", Kaïkan; "d'une rive à l'autre", Maria ; enfance partagée de loin en loin, près du coeur pourtant, Audrey... toujours cette "quête du lieu acceptable", errance vers soi aussi avec le plaisir du vertige et de la déroute aussi, le tremblement qui fait vivre...
C
Fascinantes rives qui séparent un univers d'un autre.<br /> la vie est faite de ces passages d'un bord à l'autre et surtout de ces entre-deux où il faut apprendre à se laisser porter par le tumulte ou le calme des flots...
M
C’est vrai Audrey, une fois photographiés, ils appartiennent au passé…<br /> <br /> Cependant, tout en aimant passionnément la photo je me suis rendu compte depuis longtemps que l’appareil photo le plus extraordinaire est l’œil, la pellicule ou la carte mémoire la plus infaillible, ayant la plus grande "contenance, capacité" est le cœur… Bien sûr, me rétorquera-t-on : "Et la transmission ? "<br /> La transmission passe peut-être par la parole, mais je sens bien qu’avant tout c’est une histoire intime, que chacun avec son œil et son cœur a son propre "appareil photo" et que c’est bien une aventure personnelle qui doit nous permettre de… Là, chacun a sa réponse qui peut se décliner avec les verbes : aimer, évoluer, avancer, vivre, comprendre, partager, donner, etc.<br /> <br /> Par exemple je me souviens de 3 images gravées dans la "carte mémoire" de mon cœur que je vais partager avec vous, amis inconnus :<br /> <br /> À Mamoudzou dans un de ces quartiers favelas, baraques en tôles et tas d’immondices, pluie de mousson, imaginez, voyez… Une petite fille, mahoraise, plus misérable que les plus misérables, s’amuse à sauter dans une flaque d’eau, je ralentis ma moto et je l’entends. Elle chante. Son chant : "En passant par la Lorraine avec mes sabots dondaine, oh ! oh ! oh ! Rencontrais trois capitaines oh ! oh ! oh ! Ils m’ont appelé vilaine avec mes sabots dondaine…"<br /> <br /> Une autre fois, un enfant mahorais encore, juché sur une barque jaune vif flashie posée sur le sable de la grève de M’Tsapéré. Il est tout seul. Il rit, mais il rit. Il tient à la main un cerf volant perdu si haut dans le ciel, si haut. Il rit de bonheur…<br /> <br /> Toujours un enfant. Pluie de mousson incroyable de violence. Il a peut-être 3/4 ans, allongé tout nu dans le caniveau d’une rue en pente favela, les immondices dévalent avec les torrents d’eau, papiers, détritus, rats crevés, toute la misère des favelas rincée et avalée par la pluie. Ce môme, allongé dans le caniveau, rit aussi fort que le petit sur son bateau, ses yeux immenses contiennent toute la joie du monde, il prend l’eau dans sa bouche et la recrache en faisant des bulles…<br /> <br /> Oui, le plus incomparable des appareils photos, c’est l’œil quand il est enveloppé du boîtier d’un corps silencieux, attentif, aimant…
M
Un pont d'une rive à l'autre... éveil... un rêve qui porte haut... merci
A
dans lequel j'ai plaisir à me promener chaque jour, celui qui m'inspire des romans, celui qui m'émerveille, me fascine et me rend heureuse.<br /> Dans ces photos, c'est étrange, mais il paraît appartenir à un autre temps... A mon enfance.<br /> J'en reviens au fait que tu sais magiquement faire ressurgir, et prendre soin, des atmosphères d'antan, même dans des paysages du présent (quoi que, une fois photographiés, ils appartiennent déjà au passé).
Fugitive
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