Confidences
Chère Ossiane, peut-être la réponse à ta question vient-elle de cette statue, étrange compagne dont le regard clos respecte le mystère... Elle n'est pas en bois, mais en plâtre. Et les précédentes sont en bois et en pierre. Je n'ai jamais pensé à définir cette attirance singulière pour le visage des statues, leurs mains si souvent expressives, leur regard insondable. J'ai lu un jour une phrase de Clarice Lispector qui, même sortie de son contexte, me touche toujours profondément : "J'ai vu la mort sourire sur son visage." La mort qui sourit sur un visage, c'est la vie qui accepte ses limites et du même coup décuple ses forces, se donne avec ferveur, avec puissance. Du moins, je l'entends comme ça, et pour moi, ce sourire n'est nullement sardonique. C'est le premier engagement lucide dans (et de) la vie.
D'où, sans doute, mon attirance envers les statues. Qui semblent figées et vibrent pourtant devant l'éternité.
Merci de m'y avoir fait réfléchir.
(cette photo date de l'automne dernier... Et puis, un clic sur Hier ?)